2025-01-11 IDOPRESS
THOMAS HAYMAN « Quand j’ai commencé ma carrière,j’avais eu un cas qui m’avait beaucoup marqué,raconte difficilement Jessica (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat),de la brigade territoriale mobile de Paris-Saclay (BTMPS). Un jeune couple n’arrêtait pas de se disputer,de se quitter,de se remettre ensemble… et puis la fille avait fini par tenter de se suicider. » Réunis dans une petite salle de la Maison de la prévention et de la protection des familles (MPPF),à Saint-Pierre-du-Perrray (Essonne),à la mi-décembre 2024,une dizaine de gendarmes de tous âges discutent d’affaires de violences conjugales qu’ils ont traitées,de près ou de loin. Tous affirment que le nombre de gardes à vue pour violences intrafamiliales (VIF) a explosé ces dernières années. La moitié n’a pourtant jamais entendu parler de « suicides forcés »,quand le harcèlement par un (ex-)conjoint conduit la victime à se suicider ou à tenter de le faire.
Cette nouvelle infraction,née du Grenelle des violences conjugales de 2019,est inscrite dans la loi du 30 juillet 2020. Pour autant,elle reste largement méconnue. « Même nous,en tant que brigade spécialisée sur les VIF,on ne la connaissait pas avant de rencontrer Yael Mellul [en 2023] »,reconnaît Audrey Mathieu,de la MPPF91.
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